- IBN SAUD
- IBN SAUDIBN SA‘ 樓D ‘ABD AL-‘AZ 稜Z III (1880-1953) roi d’Arabie Saoudite (1902-1953)Fils d’un descendant du grand Mu ムammad ibn Sa‘ d, unificateur de l’Arabie au XVIIIe siècle, ‘Abd al-‘Az 稜z n’avait pour lui, à vingt ans, que sa prestance (il mesurait près de deux mètres), sa vitalité et le prestige attaché au nom de sa famille. Son père, chassé de sa capitale, Riy d, par l’émir Ibn Rash 稜d allié aux Turcs, avait dû se réfugier à Koweït. En 1902, ‘Abd al-‘Az 稜z réunit quarante hommes et s’élance vers Riy d: ainsi commence, dans cette société demeurée à l’écart du marché mondial, où survit le mode de vie et de production ancestral, et sous l’œil vigilant de la Grande-Bretagne, la puissance qui contrôle la région, une des plus extraordinaires épopées guerrières du XXe siècle.Pendant les trente-deux années que dura la conquête de la Djaz 稜rat al-‘Arab (la péninsule Arabique), ‘Abd al-Az 稜z fit preuve d’une maîtrise parfaite dans l’art de la guerre du désert et, plus encore, d’une habileté consommée face à ses adversaires. Il eut recours à la ruse pour prendre Riy d (1902), à son charisme personnel pour fanatiser quelques tribus lors de la libération du Nadjd («Me voici parmi vous, ô mes frères!»). Il exalta la vraie foi wahh bite lors de la guerre du ネas (1913) mais n’hésita pas à faire allégeance à la Grande-Bretagne durant la Première Guerre mondiale (1915). Avant de s’attaquer aux villes saintes du ネidj z, La Mecque et Médine, il se fit conférer le titre de sultan par un concile des ulémas; une fois son rival, le char 稜f Hussein, éliminé (1926), il devient roi du ネidj z. Pragmatique, il n’hésitait pas à enfreindre, s’il le jugeait nécessaire, les règles de la morale wahh bite: en 1927-1929, il dut affronter une révolte de l’élite de son armée, les Ikhw n (confrérie de bédouins guerriers fraîchement sédentarisés), qui l’accusaient de trahir les idéaux de la vraie foi. Et dès l’année suivante, il sollicita l’aide financière de Moscou, cette métropole satanique, pour renflouer ses caisses. En 1932, le royaume d’Arabie Saoudite était fondé, et, après une dernière expédition guerrière contre l’im m du Yémen (1934), ses frontières stabilisées: celui qui n’avait pas une pierre où poser la tête au début de son entreprise régnait désormais sur un territoire grand comme trois fois et demi la France.Les vingt années que dura son règne ne permirent pas à l’Arabie de franchir la distance qui la séparait encore du XXe siècle. Potentat absolutiste et autoritaire, Ibn Sa‘ d ne concevait de gouvernement que personnel et ne put envisager la construction d’un véritable État. Il préférait freiner la modernisation du pays afin d’éviter l’effritement d’une société encore essentiellement tribale et pastorale. Il encouragea cependant la sédentarisation des bédouins et fit construire un réseau routier. Enfin, face à la montée des nationalismes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il se fit le défenseur de la tradition et du fondamentalisme islamiques.Son pragmatisme lui permit cependant de saisir l’intérêt des découvertes pétrolières. Lorsqu’en 1943 les Alliés eurent besoin des ports du golfe Persique pour acheminer du matériel vers l’U.R.S.S., Ibn Sa‘ d offrit ses côtes au plus offrant, à savoir les États-Unis. La rencontre Ibn Sa‘ d-Roosevelt en 1945 symbolisa l’alignement du royaume sur la nouvelle puissance mondiale. Une base militaire américaine fut installée à Dahran et la compagnie Aramco (Arabian American Oil Company), fondée en 1933, se vit accorder un quasi-monopole d’exploitation des ressources pétrolières du pays. À partir de 1948, les royalties versées par la compagnie, faible compensation d’une exploitation effrénée, firent du roi des sables un des hommes les plus riches de la terre. À sa mort, conformément à sa volonté, son fils aîné Sa‘ d lui succéda.
Encyclopédie Universelle. 2012.